Crédit immobilier : tensions politiques et flambée des taux, un climat incertain à la rentrée

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 4 septembre 2025 .
Temps de lecture : 3 min

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Publié le jeudi 4 septembre 2025 15:38 par la Rédaction Meilleurtaux

La rentrée 2025 bouleverse les repères du marché du crédit immobilier. Alors que la reprise s'est poursuivie pendant l’été, la hausse brutale du rendement de l’OAT à 10 ans et l’instabilité politique créent de nouvelles incertitudes pour les emprunteurs. Les établissements prêteurs réajustent déjà leurs barèmes, et la perspective d'une remontée des taux immobiliers s’affirme.

Un contexte politique et financier tendu

Depuis le printemps, le secteur du crédit immobilier évolue dans un climat inhabituel : certaines banques accordent encore des prêts à des taux inférieurs au rendement de l’OAT à 10 ans, aujourd’hui passé de 3,2 % à 3,6 % début septembre. Cette situation ne peut durer, car elle provoque une hausse de coût pour les établissements, sous l’effet des tensions sociales et politiques, du risque de crise gouvernementale et des incertitudes sur la politique budgétaire 2026.

Des dizaines de points de base supplémentaires sur l’OAT se répercutent sur le coût de refinancement des banques, via les « covered bonds », influençant directement le niveau des taux immobiliers proposés aux particuliers.

Hausse attendue des taux d’emprunt

Si le taux moyen des crédits immobiliers est resté stable autour de 3,08 % en août, plusieurs banques ont déjà relevé leurs barèmes de 0,10 %, sans aucune baisse constatée. La pression pourrait s’accentuer d’ici la fin 2025 : les experts prévoient une remontée progressive vers 3,25 % à 3,5 % en moyenne, voire plus en cas de nouvelle crise politique ou financière.

Les perspectives d’un nouvel assouplissement monétaire par la Banque centrale européenne s’éloignent. Les taux directeurs devraient rester stables en 2026, laissant les emprunteurs exposés à une offre de crédit plus coûteuse et à un pouvoir d’achat immobilier en légère baisse.

Les conditions restent favorables pour les meilleurs dossiers

Malgré ce climat incertain, il subsiste de vraies opportunités pour les dossiers solides. Les banques restent concurrentielles pour attirer jeunes emprunteurs et « beaux profils » prêts à domicilier leurs revenus, voire rapatrier une partie de leur épargne.

Des décotes de taux, voire des offres exceptionnelles autour de 2,99 % sur 20 ans, sont encore accessibles aux moins de 36 ans ou à ceux finançant des projets durables, comme la rénovation énergétique ou l’achat de biens à DPE performant.

Attention aux scénarios de crise

En cas d’aggravation de la situation politique, le risque d’envolée du rendement de l’OAT à 10 ans pourrait déclencher une nouvelle accélération de la hausse des taux immobiliers.

Certains spécialistes n’excluent pas des barèmes dépassant les 4 % début 2026 si l’incertitude perdure. Ce contexte pourrait freiner l’offensive des banques pour conquérir de nouveaux clients et complexifier l'accès à la propriété.

2025, le dernier créneau pour emprunter ?

Pour les acheteurs, cette rentrée pourrait constituer une dernière fenêtre de tir avant un nouveau cycle haussier. Sauf retournement de situation, ceux qui souhaitent financer un projet immobilier ont tout intérêt à consolider leur dossier et à saisir les offres encore compétitives, dans un contexte où stabilité et anticipation deviennent les maîtres mots.