Regain d’activité prudent sur un marché immobilier encore incertain

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 14 juillet 2025 .
Temps de lecture : 3 min

Détails

Publié le lundi 14 juillet 2025 11:25 par la Rédaction Meilleurtaux

En France, la reprise timide du marché immobilier visible depuis la mi-2024 semble se poursuivre. Pour juin, aussi bien le volume de transactions que les prix s’affichent en hausse, tandis que l’accès au crédit s’assouplit légèrement. En dépit de signes d’une embellie progressive, les professionnels observent beaucoup de prudence chez des acheteurs toujours plus méfiants face aux fluctuations économiques.

Multiplication des signes positifs malgré la prudence ambiante

Depuis plusieurs mois, le marché de l’immobilier ancien montre des signes d’amélioration. Selon les derniers indices SeLoger et MeilleursAgents,

Les valeurs moyennes des transactions ont connu en juin une légère hausse de 0,2 % à l’échelle nationale, soit une progression cumulée de 1 % sur la première moitié de l’année.

La Fédération nationale de l’immobilier évoque de son côté un volume de transactions d’environ 945 000 cette année, marquant un rebond de 10 % après trois années de contraction continue. Plusieurs réseaux d’agences rapportent également une croissance des ventes, parfois spectaculaire, comme les 26 % enregistrés par le réseau Espaces Atypiques sur un an.

Des acheteurs plus nombreux, mais toujours sur la réserve

Cependant, cette dynamique et les perspectives encourageantes sur le papier ne suffisent pas à rassurer les ménages, inquiets des incertitudes d’ordre économique, législatif et géopolitique. Sur le terrain, les professionnels décrivent des clients indécis, redoutant un mauvais investissement.

ImportantSi la demande semble bien orientée, notamment grâce à la légère détente observée ces derniers mois, une stabilisation durable est loin d’être acquise.

Les récentes évolutions des taux d’intérêt, repartis à la hausse en mai après une période de baisse, ont contribué à cette hésitation. En moyenne, le crédit immobilier se négocie autour de 3,1 %, alimentant chez certains ménages la crainte d’un renchérissement de leur projet. D’ailleurs, selon les agences, bien que les contacts se multiplient, les potentiels acquéreurs sont prêts à se rétracter au moindre doute, cherchant un logement parfaitement adapté à leur budget et sans défaut.

Des écarts marqués sur le territoire

S’agissant de l’évolution des prix immobiliers, la réalité à travers le territoire est très contrastée.

ImportantDans les zones rurales, la tendance haussière se maintient, avec une progression de 2,4 % sur le semestre. Paris est l’autre moteur de cette reprise, ses prix ayant crû de 1,4 % depuis janvier, ramenant le niveau au seuil observé à l’automne 2023.

Toutefois, ils restent inférieurs de plus de 11 % aux sommets atteints avant la crise de 2020.

Sur l’ensemble de l’Île-de-France, la situation est plus nuancée. Hormis Paris, les variations sont limitées, oscillant entre stagnation et légères hausses, à l’exception de la Seine-et-Marne, où les prix grimpent de 1,7 % depuis le 1er janvier. Les réseaux constatent néanmoins un regain d’activité, en particulier dans les Hauts-de-Seine.

En province, l’heure est globalement à la stabilité. Si des villes comme Dunkerque, Besançon ou Reims connaissent des hausses notables, d’autres, notamment dans le Sud, subissent encore des reculs significatifs, à l’image de Nîmes ou Béziers.

La situation pour les prochains mois dépend largement d’un regain de confiance des ménages et de la stabilité de la conjoncture économique. Deux indicateurs alimentent l’optimisme des acteurs du marché immobilier quant à une normalisation : une meilleure rotation du parc et une courbe des prix à nouveau calquée sur l’inflation.